LES LIEUX
Depuis 2019, des dizaines de collectifs nous ont contacté pour s'engager dans le processus de cooptation et contribuer à Antidote. Actuellement, sept lieux ont intégré pleinement l'aventure :
- La Talvère (Lot)
- Ancrage (Meurthe-et-Moselle)
- Les Communs de la Marinie (Aveyron)
- Keriskis (Morbihan)
- L’Antre Toit (Tarn)
- La Faille (Gard)
La Talvère (Lot)
L'histoire
La Talvère (talvera en occitan), c’est le nom donné au bord du champ, cette bande en friche où la charrue, à bœufs ou à moteur, fait demi-tour, cette langue de terre cultivée mais pas exploitée où les herbes folles ont une place. Concrètement, c’est une ancienne maison, une grande grange et quelques dépendances, sur un coteau des causses du Quercy, dans le Lot.
Dans le sillage de la reprise d’une ferme par Terre de Liens, c’est l’histoire d’une contrainte transformée en opportunité, d’une nécessité qui cherche sa raison d’être : comment acquérir et faire vivre ces bâtiments que Terre de Liens ne rachète pas ? Qui sera propriétaire ? Personne. Qui en a besoin ? Tout le monde.
Dans l’enthousiasme on a fait une asso, La Talvère. Elle a trouvé des sous participatifs pour acheter (140 000€ collectés, 75 000€ restants pour boucler l’acquisition), et même trouvé un propriétaire qui ne s’approprie pas. Depuis 2019, elle a vécu plusieurs vies déjà et en même temps encore comme une enfant : étonnée d’être là.
Activités et organisation
Le projet est simple : faire vivre un lieu partagé, autogéré, apprenti de son propre chemin. Aujourd’hui, l’énergie se concentre pour étendre les usages possibles : en faisant l’acquisition de matériels de base (matériel de cuisine, de réunion, de création…), en commençant la rénovation, en augmentant la visibilité de l’association dans son territoire. Accueillir avec soin de nouvelles personnes dans l’association est aussi un objectif. Des usages et des usagères arrivent petit à petit : stages, rencontres et soirées, réunions et cercles, hébergements ponctuels, télé-travail, consultations...
L’association des lieux regroupe une dizaine de personnes actives. Elles gèrent les différentes facettes du projet : accueil, soin, gestion, communication et labo. C’est à travers ses modes relationnels, ses modes « de gouvernance », que l’association semble solide et inspirante : de l’intime au politique, de privilèges en oppressions, regarder nos mots et nos pratiques, de quoi nous sommes tissé.es... Déconstruire et réinventer.
La Talvère, c’est aussi une part d’un écosystème local dynamique autour des communs : une ferme Terre de Liens et un projet autour de l’habitat sobre et collectif.

Ancrage (Meurthe-et-Moselle)
L’histoire
Ancrage est un collectif Nancéien, implanté dans le quartier des Trois Maisons. Les membres du Collectif, ainsi que le couple de propriétaires qui s'est engagé à leur vendre le bâtiment, se sont rencontrés lors d'une lutte de quartier contre la gentrification progressive de ce bout de ville. Cette opportunité d'investir un bâtiment de 360 m² situé au cœur du quartier a poussé le collectif à penser concrètement des possibilités d'acquisition collective. Cette recherche l’a mené sur le chemin de La Foncière Antidote.
Le projet
L'objectif est d'installer dans cet immeuble de 4 étages des activités déjà existantes dans d'autres espaces de manière précaire, et qui ont le souhait de se regrouper. Ainsi seront réunis :
- Trois logements à loyers modérés, dont un en partenariat avec une association d'aide aux personnes exilées
- Un atelier d’imprimerie
- Une bibliothèque
- Un espaces d'éducation populaire, de rencontre et de débat.
Ces différents pôles travaillent en synergie, afin de faire vivre une dynamique de quartier visant la réflexion collective, l’émancipation et l’autonomie des participant·es. Une fois que ces premières activités seront en place, de nouvelles propositions à l'initiative des habitant·es du quartiers, pourront s'y installer, pour faire évoluer les usages du lieu.
En couplant des logements et des activités se met en place un cercle doublement vertueux : la perception des loyers assure la bonne gestion du lieu en garantissant sa part d'autofinancement et en pérennisant les activités ; et par ailleurs les activités sont garantes de la pérennisation du projet social, culturel et politique, en veillant à ce que l'immeuble reste un lieu ouvert et accueillant.
Concrètement
L'association Ancrage a pu signer un compromis de vente qui laisse jusque début 2023 pour récolter la somme nécessaire à l’achat (350 000€). Ancrage a lancé une campagne de dons, via Antidote, et démarche également des fondations pour financer travaux et activités. Une session de travaux d'aménagement est prévue à l'été 2022 pour permettre l'installation d'une vitrine donnant sur la rue et l'isolation des espaces du rez-de-chaussée.
L'acquisition du lieu ouvre aussi des perspectives vers la rue : temps conviviaux, zone de gratuité, activités créatives, cuisine… Le tout en partenariat avec d'autres associations locales, dans une dynamique de pédagogie sociale et de solidarité inconditionnelle.
Parce qu’acquérir des murs, oui, mais pour en sortir !

Les Communs de la Marinie (Aveyron)
L'histoire
L’aventure commence en 2017 avec quelques ami.e.s issu.e.s de l’éducation spécialisée et de l’agriculture. Iels souhaitent créer un lieu à leur image pour sortir de l’institutionnalisation et faire un pont avec le milieu rural. La rencontre avec Bernard, le propriétaire de la ferme, mène à la décision de s’installer à la Marinie. Bernard est touché par le projet, ouvrant un horizon possible pour l’avenir du hameau qui l'a vu naître. Dés le départ, il met une partie du lieu à la disposition du collectif. Le fournil reprend vie, des savons sont fabriqués. Des liens se tissent, des événements socioculturels ponctuels s’organisent et le lieu devient de plus en plus vecteur de lien social.
Suite à la rencontre avec Antidote, et la décision d'acquérir le lieu, une association est créée pour en gérer les usages : Les Communs de la Marinie. Une collecte de fonds est lancé en août 2021. Une seconde association, à vocation agricole, Aux Prés en Bulles, devient la première usagère du lieu.
Présentation du lieu
Situé au cœur du Hameau de la Marinie, commune de Causse et Diège, dans le nord Aveyron, un ensemble de bâtiments constitue le lieu géré par notre association.
- Le four à pain : le four restauré est utilisé par l’association « Aux prés en Bulles » (APEB) depuis 3 ans. En attendant d’autres aménagement une caravane sert de fournil pour préparer la pate.
- L’accueil : situé en face du four, un petit appentis servira de lieu d’accueil et de vente une fois restauré.
- La salle commune : un lieu pour atelier et animation diverses ainsi qu’un dortoir à l’étage.
- La savonnerie : en cours de d’aménagement, c’est le laboratoire de fabrication de savons de l’APEB.
- La maison : elle servira de lieu d’accueil et de vie (chambres, sanitaire, cuisine collective….)
- Le jardin, les extérieurs : entretenus et aménagé pour les différentes activités et rencontres organisées au fil du temps.
- De l’autre côté de la route : la Bergerie, bâtiment agricole de stockage
Situation actuelle et projets :
L’association « Aux près en Bulles » développe ses activités à partir de 2020 en produisant pain et savons qui sont commercialisés à la ferme, sur les marchés locaux et des magasins de producteurs du territoire.
Petit à petit des travaux d’aménagements sont réalisés : toiture du fournil, de la savonnerie et de la salle commune ; branchements des compteurs d’eau et d’électricité; entretien des abords; dalle de la savonnerie...
Mais c’est aussi des projections de films, atelier de danse, de poterie et des moments festifs qui renforcent les liens qui se tissent avec nos voisins. La vie sociale et économique de notre commune (village éclaté sans commerces) a besoin de ce type de structure pour se développer et rendre notre vie plus facile et plus agréable.

Keriskis (Morbihan)
Keriskis (« chez les chelous » en breton) est un lieu autogéré à la campagne en Centre-Bretagne, qui a pour vocation de générer entraide & lien social entre personnes qui se sentent isolées/marginalisées dans la ruralité, faire circuler pratiques & connaissances, offrir la possibilité de se mettre au vert, d’organiser des rencontres politiques, des chantiers collectifs, des événements, etc. Acheté en 2017, le lieu a été transmis à La Foncière Antidote en novembre 2024.
On travaille à la rénovation de cette ancienne ferme en ruine, à coups de chantiers participatifs, en mixité choisie le plus souvent. Des activités agricool non-marchandes sont menées chaque année : au printemps dans le verger (greffes…) et le potager (patates, oignons, fèves…) ; à l’été, on récolte et on fait de la vannerie ; en automne, on bûcheronne, débroussaille et transforme les fruits du verger ; l’hiver, on continue de s’occuper du bois et on se prépare à recommencer !
On se retrouve à chaque saison pour une AG où les commissions (accessibilité, travaux, juridique…) restituent leur travail. L’occasion d’évoquer et de préparer le Keriskis du futur…
L’antre toit (Tarn)
Un peu de contexte
Lorsque des jeunes mineurs étrangèr.es arrivent seul sur le territoire, ielles sont accueilli.es dans des centres d’évaluation et sont évalués sur leur minorité selon des méthodes souvent arbitraires et intimidantes. Pour beaucoup de jeunes, les preuves de leur minorité ne sont pas reconnues par les institutions qui les laissent à la rue sans protection.
En réponse à cela en 2019 deux habitantes du Gaillacois, dans le Tarn, ont commencé à accueillir et héberger certains de ces jeunes exilé.es. L’information a circulé et la demande d’hébergement s’est faite plus importante. D’autres personnes ont décidé d’accueillir aussi, elles se sont fédérées, organisées et ont créé l’association L’Antre d’Eux.
Pour répondre à ces besoins d’accueil, des bénévoles ont mis à disposition la Maison Blanche, une maison de 100m2 à Gaillac, que nous souhaitons aujourd’hui racheter en propriété d’usage.
L’association accueille, héberge et accompagne ces jeunes exilé.e.s dans leur recours juridique auprès de la juge des enfants, mais aussi dans leurs démarches d’accès aux droits fondamentaux (soins, scolarité, loisirs, sport, insertion professionnelle).
Concrètement ce sont...
- entre 20 et 30 jeunes accueilli.e.s et accompagné.e.s quotidiennement (plus de 250 personnes depuis 5 ans),
- entre 2 et 6 familles d’accueil en fonction des périodes,
- une maison en autogestion à Gaillac (dite la « Maison Blanche »),
- une dizaine de bénévoles actives au quotidien, et une trentaine de bénévoles sur des actions ponctuelles et un large réseau de soutien.
- des ateliers et activités diverses (théâtre, éducation sexuelle, foot, piscine, sorties culturelles,...)
- et des événements pour autofinancer le projet (concerts, projections, vente de repas,…).
La Maison Blanche
Le bâtiment, surnommé par ses habitant.e.s « la Maison Blanche », est une maison collective et auto-gérée, qui accueille en permanence 5 jeunes étranger.e.s en attente de reconnaissance de leur minorité par l’Etat français.
C’est aussi le siège social de l’association, et un lieu d’accueil en journée utilisé pour les rendez-vous et les démarches administratives et pour toutes celles et ceux qui attendent un transport pour rentrer dans leurs familles solidaires et peuvent ainsi se mettre à l'abri, faire leurs devoirs, se reposer, se rencontrer, s'imaginer, s'organiser…
Les personnes qui y vivent en autonomie prennent soin de cet espace en participant aux chantiers proposés et en entretenant le lieu pour les futurs arrivants. C'est une maison qui leur permet d'être complètement eux-mêmes, sans adulte au quotidien et donc de pouvoir inviter leurs amis, organiser des repas ensemble, vivre leur vie en participant aux décisions de l'avenir de leur maison.

La Faille (Gard)
Présentation à venir